Vérifications administratives et techniques


Communiqué No 1

Mercredi 3 juin - 12 heures

48 voitures se sont présentées au pesage mais seulement 47 sont autorisées à participer aux essais qualificatifs : après les forfaits annoncés de la quatrième Viper Oreca et de la Ford Saleen Mustang qui ont permis le repêchage en GT2 d'une seconde Porsche Roock et de la Helem V6 du RJ Racing, la voiture du constructeur français n'a finalement pas été acceptée par les commissaires techniques. Ceux-ci ont constaté des différences de structures lors des vérifications effectuées place des Jacobins entre le modèle de série et celui engagé en course dont le moteur est semi-porteur.

En dépit d'un temps maussade entrecoupé d'averses, un public record a assisté à la première journée, profitant du lundi férié de Pentecôte. Record aussi en ce qui concerne le nombre de journalistes accrédités. Cette 66ème édition confirme bien son statut de nouvelle "course du siècle".



PROTOTYPES

BMW : C'est le vrai retour de la firme bavaroise, déjà présente depuis 1995 à travers McLaren. Cette fois, c'est Williams qui est associé à BMW pour la conception de la voiture. Les châssis sont ceux déjà vus aux préqualifications. Le mois qui vient de s'écouler a permis d'affiner la mise au point des voitures, reçues très tard par le team de Gabriele Rafanelli (ex-Bigazzi). Mardi, les BMW ont effectué des essais de haute vitesse sur l'aérodrome du Mans. Rappelons que leur moteur V12 est celui qui équipe les McLaren Fl GTR. Celui-ci est toutefois moins puissant de 50 chevaux en raison de restricteurs plus petits.

PORSCHE-JOEST : Yannick Dalmas encore blessé à une cheville après une chute de vélo, fera équipe avec Alboreto et Johansson sur la LMP1 98... n° 7.  De son côté, Pierre-Henri Raphanel pilotera la seconde voiture Joest et fera équipe avec Murry et Weaver.
Les essais préqualificatifs ayant révélé une instabilité aérodynamique, les capots avant ont été modifés.

RILEY & SCOTT : découverte dans une livrée blanche lors de sa première sortie aux essais de mai, la voiture du préparateur Solution F arbore désormais une peinture bleue et grise que l'on doit au styliste Fabrizio Guigiaro (ltaldesign).  De nouveaux porte-moyeux arrière ont été réalisés pour pallier à des problèmes de freins et l'équipe a résolu les soucis de moteur et de direction assistée survenus lors des premiers tours de roues. Philippe Gache fera équipe avec deux anciens champions de moto : Didier de Radiguès et Wayne Gardner.

FERRARI : Des quatre 333 SP engagées, trois sont des modèles 98 équipés de freins en carbone et d'une boîte à 6 rapports. Seule celle du Pilot Racing est plus ancienne : il s'agit d'un modèle 94 qui a conservé les freins acier et la boîte à 5 rapports. Les Ferrari se distinguent aussi par des détails aérodynamiques différents et par leur monte pneumatique : la voiture du JB Giesse Team Ferrari, supervisée par Jean-Pierre Jabouille, utilise des Michelin ; celle du Moretti Racing, qui a remporté les 24 heures de Daytona et les 12 heures de Sebring en début d'année, utilise des Yokohama ; Pirelli fournit enfin les voitures de Michel Ferté, soutenu par la Ville du Mans, et du Doyle-Risi Racing. Disposant de deux 333 SP (une aux Etats-Unis et une sur le continent européen) l'équipe engage aux 24 heures le châssis qui a disputé en début d'année l'épreuve de Monza. Après les essais préqualificatifs, elle a été équipée de la boîte six vitesses et de freins Carbone Industrie d'un diamètre plus important qui devrait permettre l'économie d'un changement de disques durant la course.

COURAGE-PORSCHE : Décorée par l'artiste Japonais Hiro Yamagata à la demande du sponsor AM-PM (une chaîne américaine de magasins d'alimentation), la Courage C41 est celle qui s'était classée 4ème l'an passé avant de remporter la course "GT & Proto" de septembre dernier. Engagée par Courage Compétition afin de bénéficier d'une préqualification d'office, elle est en réalité préparée au Mans par Daniel Vergnes. Côté pilotes, Olivier Thévenin rejoint Franck Fréon et le vétéran Yojiro Terada (19ème participation).
Quant à la C36 engagée par La Filière, il s'agit du châssis n° 13, qui s'apprête à entamer ses quatrièmes 24 heures !.  Brillant leader du Championnat de France de F3, Franck Montagny effectue ses débuts en endurance aux côtés de Pescarolo et Grouillard. Il s'est avéré agréablement surpris par le comportement de la Courage :
"Bien qu'homogène, elle réclame une bonne expérience pour en tirer la quintessence. Ce n'est pas désagréable".
Du côté des C51 à moteur Nissan, une modification aérodyamique sur les entrées d'air a été effectuée après les essais préqualificatifs, ainsi que sur la charge de l'aileron arrière. Un travail avec le manufacturier Michelin a aussi permis de déterminer un type de gomme mieux approprié aux prototypes français.

DEBORA : Pas de modification sur la seule LMP2 engagée, dont l'équipage sera composé de Robert / Sezionale / Bruneau. La voiture est propulsée par un moteur BMW 6 cylindres Randlinger de 3,2 litres.


GT1


TOYOTA : Pas d'évolution depuis les essais de mai, le Toyota Team Europe a néanmoins réalisé une dernière simulation au Paul Ricard pour fiabiliser la voiture. Si aucun problème n'est apparu en 7500 kilomètres sur les organes principaux que sont le moteur et la boîte, l'équipe a connu en revanche des soucis d'électronique. L'ingénieur André de Cortanze, se veut rassurant : "le faisceau électrique d'une voiture est composé de 3600 connexions, la loi des statistiques veut donc qu'il y ait certaines d'entre elles à fiabiliser. L'inquiétude qui accompagne habituellement un premier engagement ne se pose pas: 'On peut gagner tout de suite ou jamais au Mans. Il faut essayer de penser à tout lors de la conception, et gérer ensuite les situations extraordinaires durant la course".
Les GT-One ont roulé lundi sur le circuit du Vigeant pour une dernière vérification. Comme les Porsche GT1, les Toyota font appel au manufacturier Michelin pour la fourniture de pneumatiques.

PORSCHE : les deux voitures GT1 ont effectué une dernière simulation il y a quinze jours sans connaître d'ennuis, si ce n'est deux fausses alertes sur l'embrayage et la boite. Bob Wollek, pour qui la supériorité de la GT1 sur les protos ne fait pas de doute,  partagera le volant de la no 25 avec Jorg Muller et Uwe Alzen. "S'il pleut, la GT sera très bien grâce à un meilleur confort de visibilité et au freinage ABS. Et comme je pense qu'il va pleuvoir..."
A l'inverse des concurrents Toyota, Nissan et Mercedes, les Porsche ne disposent pas de l'antipatinage. Notons enfin que le Champion STW 97 Laurent Aiello, qui débute aux 24 heures du Mans, a rejoint Alan Mc Nish et Stéphane Ortelli sur la no 26.

AMG-MERCEDES : Suite à des essais de longue durée au Paul Picard, Mercedes a confirmé son retour au Mans. Selon l'équipe allemande, aucune modification importante n'est intervenue depuis les préqualifications. La CLK-LM est équipée d'un moteur V8 atmosphérique de 6 litres, contrairement à la CLK-GTR vue en championnat GT-FIA  (V8 turbo). Les Mercedes sont équipées d'une boîte à commande électro-hydraulique située derrière le volant. Elles sont munies de l'ABS et d'un antipatinage mais ce dernier ne sera peut-être pas utilisé en course afin de ne pas fatiguer le moteur. A noter le grand retour au Mans de Klaus Ludwig : dix ans après sa dernière participation, il visera sa quatrième victoire après celles obtenues en 1979, 84 et 85.

PANOZ : Le constructeur américain qui emmagasine de l'expérience à chaque nouvelle participation de ses voitures on course, n'a pas effectué de test d'endurance mais un fructueux travail de développement avec Michelin et la suspension à trois amortisseurs ont apporté un gain en compétitivité. Les Panoz V8 pourraient jouer les trouble-fête si le temps se maintient au sec, car sans ABS et sans antipatinage, les pilotes auront en effet du mal à contrôler les 100 mkg de couple du V8 Ford pour rivaliser avec la concurrence sous la pluie.

McLAREN : Engagées toutes deux sous le nom de Gulf Team Davidoff, les deux McLaren F1 GTR sont préparées par GTC Compétition sous la direction de Michael Cane. La n°40 (pneus Pirelli) appartient à Steve O'Rourke, qui à travers sa société Emka, gère la carrière des Pink-Floyd. Pour la petite histoire, O'Rourke était le promoteur-pilote des Emka-Aston Martin vues au Mans en 1983 et 85... dont Michael Cane était le constructeur !. O'Rourke dispute le championnat GT britannique sur cette voiture avec Tim Sugden, l'Américain Bill Auberlen les rejoignant au Mans. La n°41 (pneus Goodyear) est celle de Thomas Bscher, qui avait brûlé l'an passé aux essais.
On note la présence de deux pilotes Audi sur cette voiture : Rinaldo Capello et Emmanuele Pirro (ce dernier remplaçant Biela). Les McLaren n'ont pas subi d'évolution notoire depuis l'an passé.

NISSAN : Les trois nouvelles R390 (n° 30, 31 et 32) n'ont plus grand chose en commun avec celles engagées en 1997. L'équipe a réalisé pas moins de 5 tests d'endurance pour venir à bout des problèmes de fiabilité. Parmi les évolutions, citons une nouvelle boîte de vitesses X-Trac (toujours séquentielle) et une nouvelle aérodynamique. L'équipe a effectué un ultime roulage à Donington avant de traverser la Manche. Notons que la n°33 est un châssis 97 avec les évolutions boîte/aéro 98.

GT2

CHRYSLER : Les Viper officielles engagées par Oreca ont évolué pour pallier aux problèmes de transmission et d'électroniques survenus l'an dernier. Elles ont aussi gagné une cinquantaine de kilos sur la balance et utilisent désormais des pneumatiques de 19 pouces. Autant dire qu'elles font plus que jamais figures de favorites dans la catégorie.
Connu pour sa grande taille qui pose parfois des problèmes de réglage de siège, Marc Duez roule cette année avec Wendlinger et Huisman, deux autres grands pilotes. Contrairement aux voitures d'Oreca, les Viper du Chamberlain Engineering, plus anciennes, sont équipées de freins acier et de pneus Dunlop. La n°55 est pilotée par un équipage portugais, Manuel Mello Breyner rejoignant Gomes et Amorim.

PORSCHE : Avec 12 exemplaires, la Porsche 911 GT2 est de loin la voiture la plus représentée au départ. Face à Chrysler, Larbre Compétition porte l'essentiel des espoirs de Porsche. La n°60 de Jarier-Donovan-Rosenblad est engagée par Chereau, bénéficiant ainsi d'une préqualification d'office. La n°72, engagée par Larbre Compétition, est en fait celle de Jean-Luc Chereau, qui retrouve Pierre Yver (21ème participation) et le Champion de France GT Patrice Goueslard. Larbre a reçu des moteurs préparés par l'usine et de nouvelles transmissions et aligne les seules 911 GT2 en Michelin.
Les deux 911 du Roock Racing se distinguent par de nombreuses améliorations, notamment un moteur de 3,8 litres, des voies élargies et un poids inférieur à la concurrence. La n°64 est équipée d'une boîte séquentielle Gemini, la 65 conservant une boîte classique. Notons enfin que l'équipe allemande est la seule à ne pas utiliser l'ABS sur ses 911.
Chez Konrad, les deux voitures sont équipées d'une boîte classique. La n°70 a gagné le groupe GT2 à Daytona, la 73 s'imposant à Sebring.
Notons que certains châssis 97 ont reçu quelques évojutions "98", comme la nouvelle admission à doubles injecteurs.
Victorieuse l'an passé, l'équipe Elf Haberthur Racing engage deux voitures : une version 98 et la 911 victorieuse l'an passé dans la Sarthe, décorée par le dessinateur humoriste "Wolinski" pour le pilote Maury-Laribière.